Trio Alta
Jazz à Paris - avril 2021 France
Cet album est proposé par deux artistes de la scène de l’improvisation, Thierry Waziniak (dm) et Gaël Mevel (vlc), ainsi que par un transfrontalier aussi au plan géographique qu'à celui des esthétiques du jazz, Michael Attias (as) [1]. Ils nous invitent à re parcourir six compositions, sur les neuf de l’album, issues d’autres traditions : Maurice Ravel, Josquin des Prés, Manuel de Falla, Ernest Bloch, Charles Dumont. Difficile a priori de concilier ces dernières entre elles et avec l’improvisation libre. De fait, on est dans une forme d´épure des thèmes, dans une osmose des esthétiques et dans un ailleurs poétique et sensible. Trois thèmes originaux sont de Gaël Mevel et soulignent cette atmosphère délicate.
Dans cette perspective, le trait mélodique est souvent pris par Michael Attias qui sait en extraire un alcool insidieux, au prix parfois d’un dérapage des timbres, comme des fêlures qui en dévoilent les texture intimes, amorces d’errances aux parages de l’improvisation libre.
Gaël Mevel s’y mêle aussi, mais il se signale souvent comme coloriste, comme messager de sentiments mêlés, comme celui qui fait tanguer l’âme. Ses cordes claquent parfois, s’offrent des tremblements, évoquent même par instants un jazz lointain, mais le plus souvent, c’est l’archet qui déploie ses résonances affectives.
Thierry Waziniak est ailleurs encore. Pas de tempo, nulle pulsation régulière. Il nous propose des ponctuations, des lumignons dans l’espace alentour par des frappes légères, des poussières stellaires, des constellation de timbres. Une forme de sculpture du silence. Une économie de moyens pour nous toucher davantage. Peut-être est-ce un vestige de l’écoute de Paul Motian à qui l’un de ses derniers albums a été dédié. https://waziniakthierry.bandcamp.com/releases
Choisir l’un de ces moment n’est pas aisé. Autant retenir la dernière pièce, « L’énigme éternelle » de Maurice Ravel, dont ce dernier a composé deux versions, l’une pour voix et piano, l’autre pour violoncelle et orchestre. Ici, c’est le violoncelle qui est à l’œuvre pour une très délicate ré invention de ce chant. Deux minutes initiales où Gaël Mevel fait claquer ses cordes, où il nous distille un parfum secret, dont les effluves se propagent longuement dans nos synapses, avant les fêlures d’un Michael Attias sur la crête des timbres, de la mélodie. Une fois de plus, Thierry Waziniak déploie ses touches minimales, cette science des couleurs, des matières, cette discrétion qui nous fait savourer chaque choc, chaque vibration.
Profitons-en.
Trois personnalités à la sensibilité vive pour inviter, réinventer des compositions du passé, hors du jazz, et pour en proposer d’autres tout aussi délicates. Une musique à savourer hors des sollicitations externes.
Un cadeau supplémentaire : la pochette. Toutes sont des créations différentes. Elles sont d’une sorte de caoutchouc aimanté qui assure l’adhérence des deux côtés. Pensez à ranger cet album de face.
Blog De Jean-Michel Von Schouwburg- mars 2021 Belgique
Un objet rare en soi, un cédé emballé entre deux feuilles de caoutchouc carrées et aimantées, peinte sur une face, pour une musique peu commune. Une volonté de jouer épuré et parfois un peu minimaliste en évoquant – interprétant Les Mots d’Amour de Charles Dumont, Nana de Manuel de Falla, Josqin des Prés, et l’Énigme Éternelle de Maurice Ravel, auxquels s’ajoutent trois compositions du violoncelliste Gaël Mevel. Le souffleur, Michaël Attias, sax alto et piano, stylise le substrat mélodique en sélectionnant ses notes en jouant avec le silence. Un lyrisme réservé affleure et illumine l’espace laissé libre par les deux autres. Le violoncelliste n’est pas en reste en délivrant un jeu hiératique répétant inlassablement une ligne ou en flagellant les cordes en douceur avec des harmoniques pointues. Des notes de pianos clairsèment les échanges au centre des quels agit un batteur au sens mélodique affirmé tout en légèreté. Thierry Waziniak se contente de faire rebondir ses baguettes d’un côté à l’autre des peaux, des bords et des cymbales en variant le toucher, la sensibilité des frappes. Rythmique libre et consciente de complexes pulsations exquisement suggérées. Un poète de la batterie en complète maîtrise de l’instrument. Les musiciens mettent en avant le silence, une forme de contemplation du vide et de beaux mouvements lents. Il suffit de quelques coups d’archet vibrant de Gaël Mevel pour mettre une fois pour toutes en évidence la densité lumineuse de son jeu, occulté ici par le parti-pris minimaliste qui préside à l’esprit d’ouverture de ce magnifique trio aussi discret que sensible. Car c’est la sensibilité, la légèreté, l’épure de formes musicales réduites à leur existence fantomatique qui inspirent cette géométrie triangulaire aventureuse et mouvante. Ils se rapprochent ou s’écartent de la mélodie en étirant les pulsations jusqu’à leur dissolution dans le son. C’est très fort et aux antipodes de l’expressionnisme free, dessinant un univers où le moindre geste, une vibration de cymbale et deux notes de basse répétées sur la touche du violoncelle prennent tout leur sens. Admirable et, je vous assure, sans pareil.
Bad Alchemy - mars 2021 Allemagne
"Il s'agit du 6ème opus de la collection, à nouveau peinte à la main par Dominique Masse, dans une pochette 7" en caoutchouc magnétisé. Avec le violoncelliste Gaël Mevel et le batteur Thierry Waziniak, (que nous avons récemment rencontré dans DWBH), équipe étroitement liée depuis des décennies, et, comme dans le Quatuor Alta, le saxophoniste Michaël Attias, riche de ses expériences avec les Anthonys Braxton & Coleman, Ken Filiano, Jim Pugliese ou, plus récemment, Sébastien Ammann et bien d'autres, et pas des moindres sur la scène new-yorkaise. Mevel a élaboré un programme avec lequel il revendique des "choses fondamentales", des baisers et des soupirs et des mélodies que Mevel aime particulièrement : «Les mots d'amour» (une des chansons que Charles Dumont a écrit pour Edith Piaf), 'Nana' (de Manuel de Falla), 'Christe' & 'Benedictus' (de Josquin Desprez), 'Jewish Song' (d'Ernest Bloch) et 'L'énigme éternelle' (de Ravel). Il garnit ce bouquet avec ses propres chansons, déjà entonnées avec le Quartet Alta, «Les morts en parlent au bord de la mer», «Le jardinier de Grenade» et — comme si c'était exprès pour me faire sourire — «Valse pour rigoler». Ceci est exprimé avec la délicatesse la plus sensible et au bord de la mer en harmonie mélancolique avec les vagues sans cesse déferlantes. L'alto d'Attias sonne comme si il était fêlé et pouvait s'effondrer à tout moment sous ses doigts, ses lèvres, mais aussi suppliant qu'un pécheur gothique. La mélancolie reste une caractéristique fondamentale de la fragilité de la mélodie, qui dérive en abréviations et en flocons, qui roule de manière inégale et se transforme en sauts de danse légèrement grotesques. Les lignes fragiles et sombres de Mevel et les sons flûtés s'ajoutent avec nostalgie au son soufflé en grumeaux et au laitons ou peaux finement tamponnés, cliqués, cognés. Chansons, «chantées» sans paroles, mais toujours avec des ardillons, avec des frottements doux–amers, faisant obstinément un pied de nez aux doux mensonges du kitsch. Mais les mots ne me parviennent pas pour décrire le sentiment ravélien évoqué par la magie du violoncelle, les éclairs métalliques, le micro-tonnerre et l'alto énigmatique."
Rigobert Dittmann.
Blog De Phontas Troussas - avril 2021Grèce
Le Label Rives est une petite compagnie française de jazz d'avant garde située dans le village d'Abbeville-la-Rivière au sud de Paris, qui a jusqu'à présent réalisé six albums. Pour l'un d'eux, le Trio Rives (Jacques Di Donato, Gaël Mevel, Thierry Waziniak), nous écrivions sur le blog en 2014. Maintenant, nous avons entre les mains le dernier opus, le CD merveilleusement soigné - grâce à son emballage flexible et magnétique (peint à la main par Dominique Masse) : «Trio Alta».
Le violoncelliste Gaël Mevel et le batteur Thierry Waziniak font partie de ce trio (comme dans le Trio Rives), ici complétés par l'altiste Michaël Attias. Alto, violoncelle et batterie ne sont pas trois instruments que vous rencontrez «tous les jours» dans la discographie jazz, et cela rend d’emblée l’ensemble très original.
Cependant, le répertoire est également très particulier, et ce choix donne une force à cet enregistrement. Il se compose de neuf morceaux, parmi lesquels seulement trois originaux (compositions de Mevel). Au-delà, le Trio Alta présente Charles Dumont (le classique "Les mots d'amour", chanté par Edith Piaf), Manuel de Falla ("Nana"), Josquin des Prez ("Christe", "Benedictus"), Ernest Bloch ("Jewish song") et Maurice Ravel ("L'énigme éternelle"). C'est-à-dire de la musique du 15ème / 16ème siècle, à nos jours, qu'ici une mise en forme abstraite parvient à unifier. Car ce n'est que par soustraction que tant de sons différents, tant de lieux différents, peuvent être intégrés en un seul plan, grâce ici à la grande ingéniosité du Trio Alta.
Ainsi, d'une part, les mélodies dominent les motifs, mais d'autre part, les harmonies à la fois imprévisibles et savantes, redonnent aux pièces une étrange simplicité.
La profondeur, la contemplation et la méditation ne sont pas absentes, par exemple, des compositions de Josquin des Prés, tout comme une forme d’essence folklorique n'est pas absente des mélodies de Bloch et Ravel. Bien sûr, la "liberté de mouvement" inventée ici est présente dans les trois morceaux originaux, les trois improvisateurs collaborant « les yeux fermés - avec Attias tenant le premier rôle mélodique, et avec le violoncelle (Mevel), en combinaison avec la batterie (Waziniak), pour inventer des environnements rythmiques uniques. L'introduction de 8 minutes (composition de Mevel) "Les morts en parlent au bord de la mer" en dit long.
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Le Cercle
"Le Sixième rêve de Nathanaël" disque "Elu" Citizen Jazz
"l’étourdissement s’empare de nos sens à mesure qu’on se laisse submerger par cette musique instinctive et pourtant scrupuleusement écrite. Comment pourrait-il en être autrement ? On ignore qui est Nathanaël, mais l’on comprend vite qu’il hante les errances de Mevel où se croisent (ce sont ses exemples) le rire de Bibi Anderson, Debussy, Duke Ellington et le cinéma de Kurosawa. Autant dire qu’on se sent chez soi dans cet univers qu’on quitte avec difficulté, comme sa propre couette. »
Franpi Barriaux - citizen Jazz
Robert D. Rusch - Cadence magazine Canada
“Les amateurs de musique de chambre devraient trouver beaucoup de plaisir ici”
Bad Alchemy Allemagne
Les sons entourent les timbres du vent, la pulsation méditant vers le bleu, pensive. Est-ce vraiment Jeanne Moreau qui parle ? Des gouttes de violoncelle tombent sur des traînées électroniques, impression : jardin de Ryoanji... Crépuscule... avec une percussion de pluie et un éventail de flûte de bambou, l’ombre de la clarinette basse, la trompette de papier d'argent ou bouchée. De la poésie pastorale, écoutant le chant du monde, mais qui se fait à nouveau happer par une excitation bouillonnante orageuse qui se calme lentement et réverbère. Dernier point culminant : un faune chantant déclenche la panique au théâtre Noh, qui se dissout dans le rire.
Rigobert Dietman - |
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Quartet Alta
QUATRE ETOILES DANS LE JAZZ MAGAZINE DE JANVIER 2014
"Magnifique pochette en caoutchouc magnétique de Dominique Masse. La musique de Gaël Mevel (pianiste) louvoie entre écriture souple et improvisation libre finement fléchée, Michaël Attias (alto sax), John Hébert (contrebasse) et Thierry Waziniak (drums) contribuent à l'équilibre funambulesque que s'y répartissent art collectif et invention individuelle.
Entre Threadgill et Delbecq, teinté parfois de phrases blues abstraites ou d'un choral naïf. Captivant !"
Ludovic Florin
François Couture canada
QUARTET ALTA / Quartet Alta (Label Rives)
Le pianiste français Gaël Mevel vient de partir sa propre étiquette, Label Rives, dont les disques compacts sont livrés entre deux carrés de caoutchouc magnétique peints à la main.Original et élégant. La première parution est une session enregistrée en novembre 2012 avec Mevel, son compatriote le batteur Thierry Waziniak et les New-Yorkais Michael Attias (saxo alto) et John Hebert (contrebasse). Ce quatuor improvise sur des thèmes composés par Mevel. Jazz doux, tendre et créatif, rien de mièvre. Mevel a toujours eu le don d’une beauté immédiate mais recherchée, et cette fois cela s’applique autant au contenu de ce disque qu’à son contenant. J’attendrai les parutions suivantes avec impatience – deux autres titres sont déjà à paraître.
Leonid Auskern Russie
Espérons que la fantaisie créative et l’originalité du Label Rives continueront à se distinguer dans le futur tant par le contenu que la présentation de leurs albums.
Disque "ELU" citizen Jazz laurent Poiget
L’hiver vous pèse. Le calendrier abrège février pour passer plus vite à mars, c’est le moment de l’année où vous vous posez des questions et où, avec le soleil, vous viennent des envies de changement. La musique, d’ordinaire, vous protège de ce spleen, surtout le jazz et les musiques connexes que vous avez tant aimés ; mais qu’entend-on de nos jours ? Un étalage de technique, des « projets » tarabiscotés, des hommages inauthentiques, charriés par les flots des nouveautés et - comme si ça n’était pas assez – il vous faut subir ce qui accompagne cette artificielle effervescence : les commentaires savants, l’érudition satisfaite. Tout ça vous fatigue, mais voilà : que faire, qu’écouter ?
Vous vous surprenez alors à rêver d’un espace poétique, silencieux et intense, d’où la musique coulerait comme d’une source. Existe-t-il encore des artistes qui se tiennent à l’écart, dans une belle campagne où ils soigneraient amoureusement leur musique comme ils le feraient d’un jardin ?
Gaël Mevel, ça vous dit quelque chose ? Il faut craindre que non, ce pianiste, violoncelliste, joueur de bandonéon et néanmoins poète ne s’éparpillant pas en mondanités. Et pourtant, la bible parle de celui qui fit ses classes auprès d’Eric Watson et Jay Gottlieb. Pas les testaments, non, mais l’imposant ouvrage, écorné par un fréquent usage, qui n’est jamais loin de tout amateur de jazz, le Penguin Guide to Jazz Recordings. Possédant la huitième édition, publiée en 2006, nous y constatons, page 900, que La Promesse du chant, disque du quintet de Gaël Mevel (2003, Leo Records), y est crédité des quatre étoiles distinguant les meilleurs disques, sur les quatorze mille qui y sont chroniqués. On y lit que sa musique, « à peu près inclassable, possède l’aspect joliment surréel d’un objet extraterrestre ». Bel hommage n’est-ce pas ? D’autant que Richard Cook et Brian Morton ajoutent que cette musique fait subir à l’auditeur un profond glissement, comme un film de Cocteau, et le plongent dans un rêve étonnant, pour conclure qu’il s’agit là d’un calme et moderne chef d’œuvre.
Parlons maintenant de John Hébert : là, on vous sent en terrain familier ! Pensez : le dernier bassiste d’Andrew Hill, monstre sacré des grandes années Blue Note. Un pilier de la scène new-yorkaise, habituel compagnon des Fred Hersch, Benoît Delbecq, Mary Halvorson et autres aventuriers. Et Michaël Attias ? Ce saxophoniste alto, leader lui aussi de magnifiques disques pour l’épatant label Clean Feed, et qu’on retrouve sur des pochettes en compagnie de Paul Motian, Anthony Braxton, Oliver Lake, Ralph Alessi, Tony Malaby ou encore Tom Rainey ? Pas besoin de présentation, vous suivez déjà son parcours avec passion.
Alors imaginons que ces deux stars américaines rencontrent Gaël Mevel au sein d’une formation qui s’appellerait le Quartet Alta… On vous sent tenté mais, direz-vous, il manque quelqu’un. C’est Thierry Waziniak, le batteur, frère jumeau en musique de Gaël Mevel, présent sur tous ses disques. C’est dans son esprit que prit naissance ce quartet car, voici plus de vingt ans, il jouait avec Michaël Attias, qui vivait encore en France. L’évidente complicité musicale unissant ces deux musiciens avait laissé des traces ; enthousiasmé par les disques de Gaël Mevel, le saxophoniste décida que personne ne sonnait comme lui à New York et qu’il voulait lui aussi jouer sa musique. Complétons le récit de cette genèse : le bassiste du quartet devait être le géant français Jean-Jacques Avenel, présent sur tous les disques de Mevel, mais malheureusement indisponible. Attias suggéra que John Hébert était un des seuls capables de l’égaler. Et Hébert, initié à son tour, voulut absolument être de l’aventure. Voilà, vous savez tout du Quartet Alta qui, après avoir donné cinq concerts en festival (Brest, Picardie..), enregistra au studio de Gaël Mevel, « La Maison en bois », dans la campagne francilienne.
La musique est très libre, mais pas free : nul expressionnisme ici. Une poignée de notes est lancée, comme autant de cailloux dans l’eau, et l’on contemple les cercles et le clapotis qui viennent brouiller la surface du silence. Car ainsi sont les thèmes que compose Gaël Mevel : peu de notes, peu de consignes, et les musiciens, comme l’eau, transportent, amplifient, troublent. Leurs trajectoires se croisent, comme deux vagues qui retombent en une légère écume, et la musique, née du silence, y retourne volontiers, telle cette gracile mélodie au piano qui conclut « Les morts en parlent au bord de la mer ». Mais un silence empli d’une présence cachée ; celui nécessaire à la prière, peut-être, quand l’alto d’Attias et la contrebasse d’Hébert mêlent leurs voix pour énoncer avec simplicité un benedictus de Josquin des Prez, dans « Le rêve de Nathanaël ». Nathanaël, c’est le fils de Gaël Mevel ; son rêve se retrouve au gré des disques de son père. Tantôt la musique est vive et forte, tantôt elle se déploie avec lenteur, comme dans l’ostinato de « Three Steps » ; mais elle nous ramène toujours à une oasis de silence, un lieu voué à la sérénité de la méditation, telle l’Alhambra de Grenade ; dans « Le jardinier de Grenade », justement, Mevel dit en musique un de ses textes évoquant le « calme des formes », « l’art de la courbe » ainsi qu’un « gardien habillé comme un prince qui montre un chemin dont chacun sait quelque chose ».
La liberté n’exclut pas la forme, donc… Ainsi le libre parcours est ici entamé et conclu par un même thème, « Feuillade », déjà présent sous le titre « Judex » [1] sur l’album en trio Danses parallèles : la destination est connue, mais chacun choisit son chemin. L’Alhambra serait ainsi un autoportrait de l’artiste en jardinier, qui suggèrerait qu’à l’intérieur de formes intemporelles et rigoureuses on peut jouir de la plus grande liberté.
Est-il nécessaire d’ajouter que les musiciens sont ici les parfaits messagers du « jardinier » ? Aucun d’entre eux ne joue le rôle qu’on lui attribue d’ordinaire : il n’est que d’écouter, dans le « Jardinier de l’Alhambra », la délicate introduction en solo de John Hébert - pourtant d’une grinçante étrangeté à l’archet à la fin de « Three Steps » -, pour saisir qu’on n’est pas ici en présence d’un rouage rythmique. Celui qui pourrait être son comparse en pulsation, Thierry Waziniak, est étonnant : inventive et attentive, sa batterie devient une voix de plus dans le contrepoint où elle fait entendre ses mélodies de timbres. Quand Attias joue a cappella (l’introduction des « Morts en parlent au bord de la mer »), on est saisi par sa voix toute de douce ferveur qui jamais n’a besoin de se tendre pour se faire entendre. Quand la basse profonde lui succède pour réexposer ce motif, on traverse alors un des moments de grâce dont est tissé ce bel album. Ces motifs simples en apparence, livrés à l’intelligence de ces artistes, graveront pour longtemps dans nos têtes leur entêtante petite musique. Michaël Attias ayant par la suite prolongé cette expérience en enregistrant en duo avec Gaël Mevel pour le label Rives, on peut nourrir l’espoir de retrouver les mêmes plaisirs.
Avant d’écouter ce disque, il vous faudra l’extraire de sa « pochette » en écartant deux plaques de caoutchouc aimantées, ornées à la main par le peintre Dominique Masse. Sur notre exemplaire, une large brosse a laissé comme un rideau de feu. Comment sera le vôtre ?
Cadence Magazine Robert D Rusch
Un album avec une atmosphère soutenue : le quartet alta sur le label français " label rives".
C'est un free jazz contemplatif où chaque musicien choisit avec délicatesse quoi et quand jouer. La musique est bien pimentée.
Jouer des improvisations libres à ces tempo déccélérés et garder la musique connectée, cohérente et logique est très difficile et demande de la part des participants des oreilles sensibles et de l'effacement de soi. Alors chacun devient devient un chef d'orchestre invisible.
C'est un très beau travail.
Un mot sur la pochette : le cd et le livret sont sandwichés entre deux carrés de 17cm de ce qui semble être des feuilles d'aimant souple
Le devant est balayé par une couleur rouge sur laquelle apparaissent le nom du label et de groupe
C'est la première sortie du label rives.
C'est bien pensé et bien fait. et je détesterais que l'originalité de l'emballage empêche les ventes |
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Trio Rives
Leonid Auskern Russie
Une musique d'une impressionante empreinte
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Gaël Mevel Quintet
Images et personnages
Musieklaar -Février 2011 Hollande
Comme il y a "haute couture" et "haute cuisine", il doit y avoir quelque chose comme "haute improvisation" : le Gael Mevel quintet en est un exemple.
Un pur délice.
Blow up -Février 2011 Italie
Un disque impalpable et sublime.
Piercarlo Poogio
Blog de François Couturejuillet 2010 Canada
Ooooooh. Très joli, très profond ,très séduisant. Le pianiste Gaël Mevel propose ici: a) un belle rencontre de musiciens (Jacques Di Donato au son de clarinette si berçant, le violoncelliste Didier Petit, Jean-Jacques Avenel à la contrebasse et le batteur Thierry Waziniak); b) et un concept intéressant, où les musiciens lancent de petits haïkus musicaux, des cellules écrites insérées sur une toile de fond improvisée. Deux pièces d’une vingtaine de minutes chacune. Élégant, mélodique, original. J’aime beaucoup.
Jazz magazine -sept 2010 France
Gaël Mevel crée un univers à partir de "personnages" de films muets que Jean-Jacques Avenel, Didier Petit, Jacques Di Doanto, Thierry Waziniak, transforment en mélodies atonales, harmonies bruitistes, chuchotements énigmatiques...
Une improvisation collective conceptuelle et sincère.
Franck Bergerot.
Bad Alchemy-juin 2010 Allemagne
Le pianiste et le joueur de bandonéon Gaël Mevel garantit une poésie aussi tendre qu'on peut à peine se l'imaginer.
Les connaisseurs disent que, dans son Quintet qui est solidement composé avec Jean Jacques Avenel à la contrebasse, Jacques Di Donato à la clarinette, Didier Petit au "cello" et Thierry Waziniak aux percussions, ce sont Avenel jouant Steve Lacy ou Waraba et Petit jouant Alan Silva's Celestrial Communication Orchestra ou NOHC qui sont les "in-situ-faiseurs" réputés et expérimentés.
Les "Haikus" musicaux ont aidé pour les images et les personnages, pour lesquels Mevel s'est laissé inspirer par des films muets pour en tisser des fils cinématographiques qui suggèrent un état de lévitation, d'impressions et de sentiments très éloignés des formes de spectacles actuels.
Mevel est créateur de nouvelles musiques de films muets pour "le dernier homme" de Murnau, le "Les gosses de Tokyo .." de Ozu, "La passion de jeanne d'Arc" de Dreyer ou "He Who Gets Slapped" de V. Sjöström.
Deux scènes se créent devant l'oeil interne "Cette nuit, là " et "Le troisième rêve de Nathanaël" avec une possible trace de Hawthorne et une plus probable menant à "Der Sandman" de E.T.A. Hoffmann.
On a seulement besoin de baisser les paupières et la musique de chambre noire de Mevel laisse apparaître naturellement une femme de rêve, une Clara ou une Olympia qui nous fait les yeux doux.
Le son du grisli - juin 2010
Le dernier album du pianiste Gaël Mevel, en quintet et pour le label Leo Records, se compose de deux longues suites d’une vingtaine de minutes chacune. Jamais, la musique jouée par Mevel et ses compagnons (Jean-Jacques Avenel à la contrebasse, Didier Petit au violoncelle, Jacques Di Donato à la clarinette et Thierry Waziniak aux percussions) ne se départira des climats sereins, méditatifs et concentrés développés dès les premières minutes.
D’abord, c’est au bandonéon que Gaël Mevel dépose délicatement un lambeau de mélodie, quelques notés tirées d’un ailleurs imaginé entre la comptine enfantine et une rengaine folklorique sans âge. Alors, les instruments, chacun à leur rythme (cette musique est la conjonction de respirations qui se cherchent et se rejoignent !), apprivoiseront ce bout de mélodie, le feront leur en lui dessinant de nouveaux contours qui s’entrelaceront tout au long de la première plage. Ce motif mélodique sera réintroduit dans la discussion régulièrement, tel un témoin de ce passage de relais musical, par Gaël Mevel, discret chef d’orchestre qui propose et recentre les débats plutôt qu’il les dirige. Il semble sans cesse rappeler ses compagnons à lui pour mieux leur souffler de s’enfuir à nouveau.
Sur ce disque, la musique est faite de flux et reflux, d’échappées belles et de retours en terra cognita, de boucles et de courbes. Les notes distillées avec économie, la riche interaction entre les timbres et les instruments, lui confèrent chaleur et étrangeté. Les musiciens, tous complices de longue date de Gaël Mevel, balaient de la main toute virtuosité et tout bavardage inutiles. Leur démarche pourrait être celle de la « route ouverte » décrite par D.H. Lawrence lorsqu’il décrivait la poésie de Walt Whitman : « La grande maison de l’âme est la route ouverte. (…) Pas par la méditation. Pas par le jeûne. Pas en explorant paradis après paradis, intérieurement, comme les grands mystiques. Pas par l’exaltation. Pas par l’extase. Par aucun de ces moyens l’âme ne se réalise. Seulement en prenant la route ouverte. »
Le langage commun, l’esperanto du quintet, c’est le silence. Gaël Mevel nous le confirme dans les notes de pochette : « Je remercie ces musiciens d’exception, inventifs et généreux qui partagent avec moi cet espace d’écoute si particulière où, en silence, tout est possible. »
A notre tour de les remercier.
Pierre Lemarchand
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Gaël Mevel Quintet
La promesse du chant
The penguin jazz guide
Belle et presque inclassable, la musique de Mevel est d’une étrangeté captivante et surréaliste.
Le premier album est cerclé par « Le rêve de Nathanaël » et « Le second rêve de Nathanaël », presque comme si l’auditeur subissait un profond glissement, tel le spectateur d’un film de Cocteau. Entre les deux, d’étonnants travaux oniriques.
« Silences » est un monde de minuscules chuchotements, et de pas silencieux.
« Marguerite est mélomane » est surprenant, alors que « le clown caressant » monte avec la merveilleuse ligne de violoncelle de Petit jusqu’à l’apogée, seulement interrompue par le retour du rêve de Nathanaël.
La promesse du chant, qui s’écoute mieux en un seule fois bien qu’il n’ait pas véritablement de continuité narrative, est un chef d’œuvre moderne et discret.
Le second disque est plus conventionnel, non pas dans le sens où ce serait un trio de jazz conventionnel, mais dans le sens où il s’écoute plus comme d’une succession d’improvisations que comme une suite continue. A nouveau, il débute et finit dans un monde similaire, cette fois d’oiseaux, et on trouve dans les danses abstraites qui suivent, beaucoup plus qu’une suggestion du monde sonore de Messiaen.
Waziniak refuse d’être gardien conventionnel du temps, et souvent utilise des formes de jeu plus libres, à même la main.
Avenel exécute un jeu d’équilibriste. Comme dans le premier album, Mevel, troquant son piano pour son bandonéon, ouvre et referme la formidable « valse naturelle » de son souffle.
Plus exigeant pour l’auditeur, moins impressionniste que le disque précédent, « danses parallèles » devrait absolument être écouté.
The Wire - fevrier 2003 -Angleterre
Le titre « La promesse du chant » résume habilement une obsession majeure des compositeurs français des derniers 200 ans. De Berlioz à Debussy et puis au-delà, en passant par Pierre Boulez, jusqu'aux membres du mouvement spectral tels Tristan Murail et Gérard Grisey, la préoccupation a été de rendre moins nette la démarcation entre la mélodie et l'arrière-plan harmonique en faisant quelque chose de plus fondu et de broder le son avec la technique illusoire du trompe-l'œil.
La musique du pianiste français, âgé de 36 ans, Gaël Mevel, porte cette empreinte tant ces performances réussissent à fusionner une approche de l'improvisation d'un optimisme brillant et léger avec le genre de raffinement intense de la texture que l'on associe habituellement avec une partition écrite. Ainsi, Mevel réfute et confirme à la fois le jugement du saxophoniste francophile Steve Lacy : « le jazz français c'est comme le champagne américain. »
Le soin détaillé avec lequel Mevel exploite les ressources combinées de son quintette se révèle au mieux dans sa composition très développée « Pentalogue ». Au cœur de ce dialogue à cinq voix se trouve la basse enjouée de Jacques Avenel autour de laquelle Mevel positionne judicieusement un spectre voilé de notes en sourdine de la clarinette de Jacques Di Donato, des harmoniques du violoncelle de Didier Petit et des éruptions débordantes de la batterie de Thierry Waziniak. Alors que la basse d'Avenel se rapproche de l'orbite de l'ensemble, le piano espiègle de Mevel prend le centre de la scène et la pièce se termine sur un choral bizarre et déformé, encore plus efficace car il oublie de s'annoncer. En paraphrasant la célèbre phrase de Dave Brubeck où il dit que son quatuor compte cinq membres : quatre musiciens et un public, Gaël Mevel affirme que son quintette compte six membres car le silence en devient un élément aussi fondamental que le son. Dans « Silences » des éclats de gravats sonores sont violemment interrompus par des étendues de silence. Tel Marcel Marceau répondant à un gag de Jacques Tati, le morceau prend une tournure humoristique alors que les silences s'étirent de façon imprévisible.
Le style de jeu de Mevel est une distillation inventive de gestes rappelant Cecil Taylor avec l'attitude tangentielle et surréaliste envers le rythme d'un Andrew Hill, le tout transformé dans un patois hautement pianistique et impressionniste. « Le Jardinier de Grenade » s'ouvre avec un solo de piano kaléidoscopique retenu par un réseau sous-jacent de résonances bizarrement frappées et d'accords soutenus à la pédale qui flottent dans une douce opposition telle que l'huile sur l'eau. Mevel ajoute du muscle à « La Joue d'Albertine » avec des accords plaqués violemment cassants, alors que sa conclusion romantique à la dernière mélodie «Le second rêve de Nathanaël » est défiée par la ligne chevrotante de façon incongrue de la mélodie au violoncelle et une section rythmique qui existe dans une autre dimension. Mevel propose ici un argument au parfum pleinement européen à la rhétorique de la musique d'improvisation et réussit ainsi des débuts extraordinairement assurés.
Philip Clark
Audeo janvier 2003 portugal
Un des dix meilleurs disques de l'année 2002.
Jazz Magazine - novembre 2002 - France
S'appuyant sur des pièces courtes et un formidable sens de l'interplay, l'ensemble évolue sur des coquilles d'uf et laisse exhaler des senteurs échappées de l'école de Vienne et des plages de la West Coast.
Un art de l'allusion et de l'intériorité.
Gérard Rouy
Jazzosphère - 2003 - France
"Le chant auquel nous convie Gaël Mevel s'annonce comme une invitation à contempler les richesses profondes et parfois obscures qui fondent notre intimité et dévoilent un peu mieux une réalité que nous laissons trop en exergue par facilité ou manque de sincérité.
Gaël Mevel s'aventure ainsi avec plaisir sur les traces d'un chant épuré, guidé par des compagnons qui se livrent à un dialogue où les particularismes se transcendent en une musique vivante et inventive
All Around Jazz - octobre 2002 - New York
Un des six disque du mois de Steve Koenig.
Jazzman - Décembre 2002 France
Pianiste au phrasé retenu, attentif au timbre, Gaël Mevel affectionne les moments de latence, esquisses du souffle intérieur qui propulse la formation.
All Music Guide - octobre 2002 -canada
Cette touche française si particulière.
François couture..
Jazzwise novembre 2002 - Angleterre
Un disque convaincant et intéressant d'un talent à suivre de près.
Jazz Review - novembre 2002- Angleterre
Les amoureux de l'abstrait devraient être encouragés à découvrir le rêve à travers la musique de Gaël Mevel.
Jazz Notes - decembre 2002- France
Un monde onirique, bourré de poésie.
On flotte au milieu de chants qui vous promènent dans une fragilité constante où le murmure s'insinue.
Bad Alchemy- Fevrier 2003 Allemagne
Toutes les pièces émanent de Mevel qui, dans son génie fou, concocte une quasi-musique de chambre, introvertie, subtile et économique a la fois.
A cinq, ils s´avancent prudemment comme sur la pointe des pieds, avec des lignes poétiques et mélodieuses, des éclats rudes et bruyants, aveugles d´intuition et sûrs de leur doigté, suivant la trace d´oiseaux indicateurs de chemins ténébreux.
Blowup - décembre 2002 Italie
"La promesse du chant" devient,d'écoute en écoute, complexe et fascinant.
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Gaël Mevel Trio
• Steve Koenig - juin 2004 - New York
Sachez que ce disque retiendra votre attention pendant des années.
• Coda - Mai 2004 - Canada
Une chaleureuse balance entre musiciens, instruments et formes. Andrew Choate
Improjazz - janvier 2004 - France
Stricte égalité de trois piliers. Dans l'économie du trio, le
piano calé entre basse et batterie aux extrêmes, il y a tou
jours place pour autre chose. Modestie, énigme. Apparition / disparition, épanouissement / évanouissement en
silence.
Ils ne posent pas de cadre. Des sédimentations douées :"mouvante et désordonnée perfection" dit Mevel, et aussi :"par trois points non alignés on peut toujours tracer un
cercle". Egalité de ton, clarté modérée. Des valses très
lentes sous-entendues au temps, sans prise.
Tiens, des accords... rares
Presque une tapisserie. L'extrême concentration des ludions.
Voilà une mélodie plus dessinée...
Bandonéon ? glockenspiel ? très lent, très long - des notes
isolées, un souffle
Respiration - pour terminer.
Noël Tachet
Jazz Review - Janvier 2004 Angleterre
Un fascinant Kaléidoscope musical.
Fred Grand
Octopus - Janvier 2004 France
Danses parallèles est le troisième enregistrement du pianiste Gaël Mevel, son deuxième en trio associé à Jean-Jacques Avenel, contrebasse, et Thierry Waziniak, batterie. Ce trio est l'exemple d'un parfait équilibre, équilibre précaire, fragile, c'est ce qui fait probablement toute sa force. Un trio volubile, sophistiqué,puissamment lyrique, toujours prompt à bouleverser les cadres compositionnels pour laisser libre cours à l'inspiration individuelle.
Son sens de l'architecture musicale est poussé à un point extrême de rigueur et de raffinement.
Il mêle avec un grand sens de l'alchimie sonore un art de la forme élaboré, un goût prononcé pour la mélodie et une forte propension à l'improvisation. Il faut entendre comment, toujours sur le fil du rasoir, il sonne de bruissements divers dans des interprétations aux multiples facettes, en mouvement perpétuel.
Il y a dans ce trio un maintien permanent de l'ambiguïté.
Gaël Mevel et ses deux camarades de jeu travaillent avec méthode sur le discontinu, jouent sur le silence, le morcelé, le fragment. Ils cisèlent ainsi d'exquises boîtes à musique où tout se joue et se déjoue dans le déploiement magnifique du chant. Gaël Mevel construit un puissant espace poétique, ciselant chaque note, chaque silence.
Ici, chaque note compte, et c'est une vie que la musique nous conte. Tapie dans le clair-obscur, cette musique d'un lyrisme paradoxal se dévoile en plein jour, scintillante, frémissante.
Elle s'épand avec l'ample évidence de ce qui est indispensable.
Franck Médioni
• Le Nouvel Observateur - novembre 2003 - FRANCE
“ Télépathie, fluidité, apesanteur, économie du propos, maîtrise méticuleuse des dynamiques : quand la musique survient, ces trois-là sont prêts à l’accueuillir avec ferveur. C’est beau comme un rêve éveillé. Rare.”
Bernard Loupias
All Music Guide - octobre 2003 - Canada
“L'écriture de Gaël Mevel, est concentrée et témoigne d'une voix hautement personnelle.”
François Couture.
Le télégramme - Avril 99 - France
“Privilégiant l'ombre du sous-bois à la pleine lumière, cette musique-là est celle de l'écoute, de l'attention à l'autre, de la note justement placée pour créer l'harmonie et renforcer l'homogénéité.”
Chronique de Jean-Luc Germain
Improjazz -juillet 98 - France
“Un très beau premier disque."
Philippe Renaud
Ecouter Voir - Mars 98 - France
“Quand on connaît l'exigence de Jean-Jacques Avenel, qui depuis plus de vingts ans est le contrebassiste de Steve Lacy, le fait suffit à nous convaincre de prêter l'oreille à la musique du trio. Une musique dont la sophistication, l'élégance et la concision renvoie à celle jadis jouée par Bill Evans.”
Xavier Matthyssens
Le Nouvel Observateur - février 98 - France
«On est resté longtemps scotché à «La Lucarne Incertaine», le premier disque rêveur de ce jeune pianiste français.»
Bernard Loupias.
Jazz Around - fevrier 98 - Belgique
«Là, vient cette osmose entre liberté du jazz moderne et apports harmoniques de la musique contemporaine, tout au long dune écriture contrapuntique, qui incite à dire quil joue autant du trio que du piano.
Claude Loxhay
Jazz Magazine - Déc 97 - France
«Les compositions de Gaël Mevel, qui nignorent rien de la grande tradition de la musique française savent aussi convoquer les codes du jazz le plus vif, sont source dune ardente et lumineuse poésie, par la grâce de partenaires qui sy entendent et sy trouvent. Un très beau concert heureusement restitué par ce disque.»
Philippe Méziat
Le Nouvel Observateur - novembre 97 - France
«Un jeune et nouveau poète français du piano. Pas un geste, pas une note de trop. Respiration profonde, respect du silence. Dans lombre, les trios de Paul Bley et Bill Evans veillent sur le sien. (
) A ses moments perdus(?), il joue Berio et du violoncelle. Un homme à suivre. De près. "
Bernard Loupias.
Le Monde - Octobre 97 - France
«Disque en trio, enregistré dans le club le plus chaud du vieux Tours, Le Petit Faucheux. Au piano, Gaël Mevel, responsable des compositions; à la batterie, Thierry Waziniak, plus près de Paul Motian que dun marteau piqueur; à a contrebasse, un poète grave, un des meilleurs artistes de linstrument et de loin le plus effacé, Jean-Jacques Avenel. Lensemble est dessiné pour qualifier une des réussites les plus significatives de la musique qui se joue au Petit Faucheux. Parce quon ny joue pas la musique dailleurs. Conception égalitaire des rôles, libertaire des circulations, élitiste des ambitions. Cest comme ça. Avec à la clef beaucoup de charme, de douceur, et quelque chose comme une algèbre mauve, la musique un instant immobile, comme étonnée de sa propre gloire, qui se laisse à la fin penser.»
Francis Marmande
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Ciné-concert "
les larmes du clown"
Dernières nouvelles d'Alsace. Nov 2009
Le trio opte, chose rare dans l'exercice du ciné-concert, pour la retenue, laissant à des moments chosis respirer des silences où l'image déploie ses beautés.
Une bien belle manière, messieurs les musiciens de rendre hommages aux image d'un grand film sur la condition humaine.
Didier Rambic
Ouest France. Janvier 2010
À l'écran, un chef-d'oeuvre du cinéma muet tourné en 1920 par le cinéaste suédois Victor Sjöström. Sur scène le pianiste Gaël Mevel, le clarinettiste Jacques Di Donato et le percussionniste Thierry Waziniak. Un trio d'exception, dans une relation écrit-improvisé au gré des images et du récit. La gageure était de taille et le risque était grand de tomber dans une simple illustration sonore ou au contraire de donner un véritable concert. Mais non, le trio a atteint un équilibre parfait.
Une musique lancinante comme la douleur, aussi tranchante que le rire qui détruit « LUI », le clown trahi et bafoué, aussi percutante que les gifles qu'il reçoit, aussi acérée que la lame qui le transperce. Une musique qui cisèle l'émotion et relève le drame qui se noue sur la toile, et qui, dans un étrange malaise, abandonne parfois le spectateur au silence.
Ce projet, créé à l'initiative de Gaël Mevel, permet aussi de redécouvrir le cinéma muet à travers le génie inventif de Sjöström. Un cinéma que l'absence de paroles conduit à la théâtralisation et presque à la pantomime, mais à la puissance expressive subtile. Une expérience à renouveler !
Improjazz , juillet-août 2010.
Jazz in Arles - 18 au 22 mai 2010
Les larmes du clown est une musique poignante, intense. Elle est l'oeuvre de Gaël Mevel (piano), Jacques Di Donato (clarinettes), Thierry Waziniak (batterie). Elle n'accompagne pas le film, elle fait jeu égal avec lui. Elle s'improvise par touches légères ou graves, ne souligne ou ne surligne jamais. Elle est là magnifique, magnétique. Des accords surgissent qui jamais ne se résorbent. Ils ne s'évanouiront qu'au générique final. c'étaient les larmes du clown. Pour certains : les larmes du spectateur. (vendredi 21 mai). Luc Bouquet
Citizen jazz -août 2010.
Ce moment de grâce était le prologue rêvé à la projection d’un film muet Les Larmes du clown, illustré par un trio passionnant : Gaël Mevel (piano et bandonéon), Thierry Waziniak (percussions), et Jacques Di Donato (clarinettes).
Réalisateur, scénariste, acteur, le Suédois Victor Sjöström est un pionnier du cinéma au même titre que David Griffith : parallèlement à lui, il a forgé un nouveau moyen d’expression grâce au langage cinématographique, usant de cadrages variés et d’effets d’éclairage, un art plastique à part entière se réclamant d’une sorte de « peinture en mouvement ». Le rythme auquel se succèdent plans et séquences, alternant extérieurs et décors architecturés en profondeur, crée une véritable « symphonie visuelle ». Raison supplémentaire pour essayer d’entendre les sons et la musique que peuvent inspirer ces images.
Les larmes du clown (1924) n’est pas le film le plus souvent cité quand on évoque cet immense metteur en scène, mais il a plu à Gaël Mevel, qui a fait en sorte d’en obtenir une copie, fût-ce - indignité sacrilège - pour la détruire ensuite !
La musique doit se couler dans l’ensemble sans le dénaturer, souligner sans accentuer. Jamais ce trio parfait ne donne l’impression d’accompagner : sans surcharger la visibilité, les musiciens savent se faire oublier - c’est en effet une des tentations de l’exercice que de se fixer sur le seul spectacle de la musique, et de perdre de vue l’écran.
Ici [3], le Suédois nous invite à une réflexion sur la dignité humaine, stigmatisant la cruauté des puissants et l’ironie détestable de la vie. Dévoilons-en rapidement l’intrigue : un inventeur subit une terrible humiliation devant une assemblée de scientifiques installés, vieux singes ricanants qui le destituent. Il décide brutalement de tout abandonner, de changer de vie. Il sera clown de cirque, mais revivra tous les soirs « la scène » tragique en rejouant (belle séquence en surimpression) la même humiliation puisqu’il s’y fait gifler - pour le plus grand plaisir des badauds, autres monstres grimaçants, spectateurs voyeurs qui nous renvoient en miroir la sauvagerie des comportements humains. Le clown a le malheur de tomber amoureux de la belle écuyère (Norma Shearer), bien évidemment attirée par le jeune premier (John Gilbert, futur partenaire attitré de la « divine » Garbo.
Quand le vieux comédien osera se déclarer, elle le giflera à son tour. Dans ce mélo flamboyant, la prestation de Lon Chaney est saisissante : toute la tristesse, la cruauté du monde et de la destinée se lisent sur son isage (supplicié) qui demeure digne.
L’illustration musicale des films est un exercice de style délicat, quoique actuellement en vogue ; il permet cependant de (re)découvrir des films oubliés, ou du moins remisés dans les seules cinémathèques. Il est plaisant que ce soit grâce à des musiciens, des acteurs du son, des metteurs en scène d’un autre imaginaire. Il en résulte ici le clair-obscur d’une musique de rêve éveillé, aux accords troublants, aux sonorités presque étranges. La magie sidère d’autant mieux qu’elle s’effectue sans mystère, au vu et au su de tous. Quelques tubes métalliques, un soufflet, des touches d’ivoire et d’ébène, des fûts et tambours, des peaux, trois silhouettes en ombre chinoise et voilà ! En osmose étroite avec les scènes qui défilent sur l’écran, le trio crée les enchaînements, règle les contrastes, voire sème la surprise, puisqu’il laisse à certains moments forts le silence s’installer et faire place aux images expressives. Un son délicieusement « rétro », un percussionniste qui sait doser les volumes sonores, l’élégance des clarinettes… tout est en place, même le fracas du monde vulgaire et cruel quand il refait surface. Des moments percussifs, des climats de pure méditation. Entre réflexion, lucidité, intensité et désespoir. Une virtuosité saisissante et insaisissable.
Helene Collon
Le Progrès - avril 2013.
Pas un bruit, seule la musique insuffle l'émotion, ce samedi à la MJC, lors de la projection du film muet de Victor Sjöström "les larmes du clown". Thierry Waziniak percussionniste, Jean-Marc Foltz à la clarinette et Gaël Mevel, initiateur du projet, au piano, ont fait ressortir, tout en finesse, la sensibilité et l'ensemble des sentiments évoqués dans le film. Les spectateurs les ont chaleureusement applaudit. |
Prelude de Pan
L’univers intime du musicien Gaël Mevel pour son interprétation du «Prélude de Pan», une nouvelle de Jean Giono, s’accordait parfaitement avec la prose de l’auteur provençal.
Avec sa grande sensibilité et une imagination musicale débridée, le musicien conteur nous emporte au-delà de la puissance du texte sur les cordes de son instrument, duquel il fait résonner une richesse de tonalités surprenantes. Dissonances pathétiques, explosions musicales ou mélodies lancinantes et nostalgiques enveloppent sa diction au débit rapide et clair. Autour du traditionnel «grignoti» , chacun aura pu exprimer son émotion face à ce spectacle hors normes.
La dépêche du midi
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Gaël Mevel Quintet
la promesse du chant
The penguin jazz guide -
Beautiful and almost unclassifiable, Mevel’s music has a surreal, attractively alien quality.
The firts album is bracketed by « Le rëve de Nathanaël » and « Le second rêve de Nathanaël », almost as if the listener has undergone a profound slippage, too, like the watcher of a Cocteau film. In between, some astonishing dream work.
« Silences » is a world of tiny whispers and pattering sounds.
« Marguerite est mélomane » is disquieting, while « le clown caressant » rises on Petit’s wonderfull cello line to a climax that is only broken by th return of Nathnaël’s dream.
Best heard as a complete sequence, even if there’s no narrative continuity, " la promesse du chant" is a quiet modern masterpiece.
The second record is more conventional, not in any sense that it is a conventional jazz trio, but it plays more like a succession of improvisations than a continuous suite.Again, it starts and closes with similar imagery, this time of birds, and there is more than a hint of Messiaen’s sound-colour in the abstract dances which follow. Waziniak refuses to keep conventional time and often resorts to free-from hand percussion.
Avenel does the balancing act. As on the first album, Mevel switches to bandonéon, opening and closing the huge « La valse naturelle » on its breathy sound.
Arguably a more demanding, less impressionistic record than its predecessor, "Danses parallèles" shouldn’t be missed.
The Wire- february 2003 - England
"Translating as "Promise Of Song", the title La Promesse Du Chant neatly encapsulates a major obsession of French composers over the past 200 years. From Berlioz to Debussy, and beyond to Pierre Boulez and spectralists like Tristan Murail and Gerald Grisey, the preoccupation has been to make the distinction between melodic foreground and harmonic background less emphatic and to embroider sound with the illusory strategy of trompe I'oeuil.
The music of 36 year old French pianist Gael Mevel is unmistakably Gallic, with these superb performances managing to fuse a lightfooted, brightly optimistic approach to improvisation with the sort of intense textural refinement routinely associated with fully composed scores. As a consequence, Mevel both refutes and validatesFrancophile saxophonist Steve Lacy's thought that "French jazz is like American champagne".
The intricacy with which Mevel combines the resources of his quintet comes into clear focus during his extended composition "Pentalogue",At the core of this five way dialogue is Jean-Jacques Avenel's frisky bass playing, around which Mevel judiciously positions a mulched spectrum of subtones from Jacques Didonato's clarinet, harmonics from Didier Petit's cello and splashy eruptions from Thierry Waziniak's kit. As Avenel's bass moves closer into the orbit of the ensemble, Mevel's own puckish piano playing takes centre stage, and the composition ends with a bizarrely distorted chorale, all the more effective because it fails to announce its own arrival. Paraphrasing Dave Brubeck's famous statement that there are five members of his quartet - four musicians and one audience - Gael Mevel reckons that there are six members of his quintet, as silence becomes asfundamental as sound. In "Silences", bursts of sonic rubble are violently halted by vistas of hectic silence. Like Marcel Marceau responding to a Jacques Tati pratfall, the piece takes on a droll twist, as the silences are unpredictably protracted.
Mevel's own piano style is an inventive distillation of Cecil Taylor-like gestures with Andrew Hill's surreal slant on rhythm, all transformed into a highly pianistic and impressionistic patois. "Le Jardinier De Grenade" opens with a kaleidoscopic piano solo anchored by an underlying network of weirdly stopped resonances and pedalled chords that float in gentle opposition like oil on water. Mevel adds some muscle to "La Joue D'Albertines" with violently brittle block chords, while his romantic conclusion to the final tune, "Le Second Reve De Nathanael", is challenged by an incongruously warbling cello line and a rhythm section that exists in another dimension. Mevel adds a distinctive European twist to the rhetoric of improvised music and pulls off a remarkably assured debut."
Philip Clark
Audeo january 2003 portugal
One of the top 10 albums in 2002.
Jazz magazine- november 2002 - France
"Based on short pieces and a remarkable sense of interplay, the music glides on thin ice and gives off scents reminiscent of the Vienna school and west Coast beaches. An art of alluding and interiority."
Gérard Rouy
Jazzosphère - 2003 - France
"Gaël mevel's singing ins an invitation to gaze at the deep and sometimes dark richness at the root of our intimacy, and reveals a reality left aside out of laziness or for lack of sincerity.
Thus Gaël Mevel embarks with pleasure on the path to refined singing, guided by partners who create a dialogue where individualities are transcended into creative and lively music."
All Around Jazz - october 2002 - New York
One of Steve Koenig's top 6 albums this month
Jazzman - December 2002 France
"Gaël Mevel, a pianist with restrained phrasing and attention to tone, is fond of moments of suspension, sketching out the inner breath which is the quintet's driving force."
All Music Guide - october 2002 -canada
"That special french class."
François couture..
Jazzwise november 2002 - England
"An interesting and convincing record from a talent to watch."
Jazz Review - november 2002- England
"Admirers of abstract, non structured music, might well be encouraged to explore nostalgia and dream via Mevel's compositions."
Chris Parker
Jazz notes - december 2002- France
"A dreamlike world bathed in poetry.One floats amid singing where frailty prevails and murmur sets in."
Bad Alchemy - February 2003 Germany
"All the pieces are born out of Mevel's crazy genius, who concocts a music ever so close to chamber music, at once introverted, subtle, and parcimonious. The quintet move carefully along poetic and melodious lines as if on tiptoe, with loud and sudden roars, guided blindly by intuition and confident in their touch, in the wake of birds showing obscure paths."
Blowup - december 2002 Italy
"Listening after listening, "La promesse du chant" grows more complex and fascinating."
Gaël Mevel Trio
Steve Koenig - May 2004 New York
This followup to last year's fine La Promessse du Chant (Leo 351), pianist Gael Mevel retains bassist Jean-Jacques Avenel, well-known from his work with Steve Lacy, and drummer Thierry Waziniak.
The offerings are nine waltzes, each slow and thoughtful but taken with deep intensity. The rhythm fades in and out, as this is deep improv, without timekeeping. This trio's phrasing makes you lean in and hold your breath, spellbound. Too easy to overlook, take time to note the title and know this will sustain your attention over many years.
The cover photo, black and white, shows the threesome preparing a meal in a (French?) kitchen, with a donkey peering in through the opened door.
Coda - May 2004 Canada
This music moves in breath-like cycles, in and out, full of brief pregnant pauses pivoting between delicate drumming and damp, pensive piano chords. "Un oiseau sur 1'epaule" begins with gracefully clinking percussion, like cleaning up wine glasses late at night, but still sipping. Mevel's piano lines unfold at a distance, with pedals held down, overlapping echoes with fresh attacks; but, since it's all so soft, sometimes the echoes carry more sonic volume. Seven of these tracks are abstract waltzes composed by Mevel; Two are trio improvisations. The ruminating bass of Jean-Jacques Avenel pits slow reflection into the heart of these compositions, thumping wide bass swaths that clear space for the wisdom wrought by careful music-making. No one steps on anyone's toes, and the skillfully measured percussive fumbles of Thierry Waziniak skittle through the mellow openness of the album.
The bandoneon intro and outro by Mevel on "La valse naturelle" makes me think of a rural town centre, with plenty of public outdoor space between merchants, and neighbors grateful for the chance to hear music as they drift by (a bandoneon is like an accordion, but more sublime than brazen).
Mevel's inquisitive piano playing offers a welcome invitation to hear the mysterious sounds of twilight as it recedes past our horizon. A warm bal-ance of instruments, musicians, and form.
Andrew Choate
Jazz Review - January 2004 England
"A fascinating musical Kaleidoscope."
Fred Grand
• Le Nouvel Observateur - november 2003 - France
"Mind-reading, fluency, weightlessness, conciseness, and a scrupulous command of dynamics - when the music comes to life, the trio greets it readily and ardently. As beautiful and rare as a waking dream."
Bernard Loupias
All Music Guide - october 2003 - Canada
"Gaël mevel's composing is dense and reveals a highly personal voice."
François Couture.
Le Télégramme - April 99 - France
“Giving prominence to semi-darkness rather than broad daylight, this music ic one of listening, of consideration, of the right note aimed at creating harmony and enhancing homogeneity."
Chronique de Jean-Luc Germain
Improjazz - july 98 - France
"A remarkable debut album."
Philippe Renaud
Ecouter Voir - March 98 - France
“Considering Jean-Jacques Avenel's demanding work, who has been Steve Lacy's bassist for over 20 years, one needs no further reason to listen attentively to this trio. A music whose elaborateness, elegance and conciseness are reminiscent of Bill Evans's.”
Xavier Matthyssens
Le Nouvel Observateur - february 98 - France
"One remained glued to « La Lucarne incertaine ” for a longtime, the dreamlike debut album by this young French pianist."
Jazz Around - february 98 - Belgium
"Thus arises the osmosis between the freedom of modern jazz and the harmonic contributions of contemporary music, all along a contrapuntal composing, which suggests that Gaël Mevel plays the trio as much as he does the piano".
Claude Loxhay
Jazz Magazine - December 97 - France
"Gaël Mevel's composing draws upon great French traditional music, but it can also resort to the codes of sharp jazz, and generates ardent and luminous poetry thanks to partners who establish instantaneous and harmonious connections. A fine concert successfully rendered by this album."
Philippe Méziat
Le Nouvel Observateur - november 97 - France
«A new young French poet on the piano. Not one single move or note too many. Deep breathing, attention to silence. In the dark, Paul Bley's and Bill Evans's trios watch over his own. In his free (?) time, he plays Berio and the cello. A promising musician, very promising."
Bernard Loupias.
Le Monde - October 97 - France
« A trio album recorded at Le Petit Faucheux, in historic Tours's hottest jazz club. On the piano, Gaël mevel, the composer, on the drums Thierry Waziniak, more like paul Motian than a pneumatic drill; on the bass Jean-Jacques Avenel, a solemn poet and one of the best and most unassuming musicians. The whole is designed to characterize one of the most significant musical achievements at Le Petit Faucheux. Because the music played there is not played anywhere else. Role sharing is viewed in an egalitarian way, circulation in a libertarian manner, and ambition in an elitist fashion. That is the way things are, and it all results in a lot charm and gentleness, and into some sort of mauve algebra where music stands motionless for a moment, as if surprised by its own glory, and thinkable at last. »
Francis Marmande
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